segunda-feira, 23 de março de 2009

Sur la Place du Monde/Na Praça do Mundo - Une Histoire de Bretagne


Une fin d'après-midi de juillet à Setúbal, au Espaço Aberto de Bela Vista.
Fiona m'a invité à venir assister à la dernière répétition avant le spectacle que le groupe donne le soir même à l'occasion de la Feira de Sant’Iago. C'est à cette occasion que je rencontre La Payita. Cette soirée sera spéciale car Araquerar doit danser avec un groupe de jeunes gitanes, les Gipsy Stars, (j'imagine qu'elles ont entre 9 et 12 ans) qui pratiquent, elles, la danse du ventre dans un atelier proposé par le centre social. Pour les jeunes filles, c'est l'occasion de clore leur saison de danse par un spectacle.

Bela Vista ...

Des immeubles haut de trois ou quatre étages. Du linge pend aux fenêtres. Quelques personne s'activent par-ci, par-là. Un quartier populaire ordinaire peuplé de gitans sédentarisés ou en voie de sédentarisation m'explique La Payita. Un quartier dont la réputation est d'être difficile. Au milieu des immeubles, donc, le Espaço Aberto.

L'énergie...

A notre arrivée, les jeunes gitanes et une grand-maman nous attendent. Les filles sautent au cou de La Payita et de Fiona. Et puis comme nous nous approchons de la porte d'entrée, la grand-mère, qui est restée en retrait jusqu'à présent, commence soudain à crier et à pleurer. Tout ça, en se tenant un sein. Moi je ne parle pas du tout Portugais. A voir la dame geindre comme cela, toujours en se tenant la poitrine, j'imagine le pire et je me dis qu'elle a du être poignardé et que la soirée commence assez mal. J'observe La Payita. Elle n'a pas l'air de s'émouvoir de l'état de la femme (cela me rassure un peu) et règle la situation en 10 minutes de dialogue. Plus tard j'aurais l'explication du drame: la femme venait se plaindre, à sa manière à elle, que sa petite-fille n'ait pas été inscrite comme danseuse dans le spectacle.

Il faut bien l'avouer, tout le monde est un peu excité en cette fin d'aprèsmidi. Les jeunes comme les vieux. C'est qu'il reste beaucoup de choses à faire d'ici la représentation de ce soir: répéter les chorégraphies, régler les derniers détails vestimentaires, s'habiller, se maquiller, se coiffer, boire un coup et diner.

Une fois dans le bâtiment, je fais connaissance avec les autres membres de Araquerar. Partout, ce n'est que défilé de demoiselles qui ont toutes l'air plus pressées les unes que les autres. Des différentes salles, nous parviennent tantôt de la musique, tantôt des bruits de talons qu'on fait claquer par terre en rythme, tantôt le joli tintement des foulards des danseuses du ventre, tantôt des conversations animés ou des éclats de rires. Finalement j'approche de la salle de répétition. Je découvre une dizaine de femmes qui écoutent soit leur prof de Flamenco soit leur prof de Danse du Ventre. Toutes ont le visage concentré et marqué par les efforts physiques qu'impose la danse. La musique reprend, et j'observe, ravi, la dernière répétition.

Une histoire de femmes...

La Payita m'a demandé d'écrire mes impressions à propos de cette soirée. Après y avoir réfléchi, au risque de la décevoir, ce que je retiens de cette soirée, de ce projet, est une histoire de femmes. Une belle histoire où du début à la fin, les hommes n'ont pas leur place - relégués au second plan, catégorie spectateurs... Pourtant nous n'avons pas affaire à des militantes féministes. Les participantes à ce projet n'ont pas consciemment rejeté les hommes au nom d'une éventuelle guerre des sexes. Mais il se trouve que c'est comme ça. D'un bout à l'autre, ce sont des femmes qui se sont prises en main et qui ont créé ce spectacle, cet évènement. Des femmes de Setúbal ou d'ailleurs. Deux travailleuses sociales qui ont associé leur passion à leur boulot, une gitane qui décide de s'émanciper en devenant professeur de Flamenco, la professeur de Danse du Ventre, les jeunes filles gitanes, une étudiante de l'université de Lisbonne, et d'autres encore dont je n'ai pas retenu l'activité. Toutes sont venues avec leur histoires. Toutes ont décidé ensemble de donner un spectacle.

Je sais que La Payita s'en fout sans doute un peu de cette affaire de femmes. Elle, ce qu'elle souhaite c'est que je parle des jeunes gitanes, de l'intégration de leur communauté grâce à des actions comme celle-là. J'y viens, j'y viens...

L'action sociale...

Vous auriez du voir le sourire des jeunes filles pendant qu'elles dansaient. Vous auriez du voir la fierté des mères, des frères et des soeurs en regardant les Gipsy Stars. Dans la foule de spectateurs, j'ai pu observé tout ça. Les mamans avec un petit dans un bras et un dans la poussette, les grandes soeurs très coquettes, les pères un peu en retrait. Tous s' étaient fait beaux pour l'occasion et tous ont rejoint la scène quand le groupe a invité la foule à venir danser sur scène à la fin. Gitans ou pas, tout le monde s'y est mis. Unis dans la danse. Est-il besoin de rajouter autre chose?

Y a-t-il eu des caméras ce soir-là pour filmer le résultat de ce travail? Je ne sais pas, j'espère. Peutêtre, ainsi, auront-elles montré que dans ce quartier gitan, pas moins qu'ailleurs, il se passe aussi de belles choses.

On n'est pas le produit d'un sol, on est le produit de l'action qu'on y mène” disait un penseur de par chez moi. Ce soir-là, j'ai envié Araquerar et les Gipsy Stars d'être le produit de Bela Vista, Setúbal.

Erwan







Um fim de tarde de Julho em Setúbal, no Espaço Aberto em Setúbal.

A Fiona tinha-me convidado a ver o último ensaio antes do espectáculo que o grupo daria na mesma noite por ocasião da Feira de Sant’Iago. Foi nesta altura que encontrei La Payita. Esta noite será especial pois as Araquerar devem dançar com um grupo de jovens ciganas, as Gipsy Stars, (imagino que elas tenham entre 9 e 12 anos), que praticam a dança do ventre num atelier proposto pelo Espaço Aberto. Para as jovens, esta é a altura de encerrar o período das danças com um espectáculo.

Bela Vista...

Prédios altos de três ou quatro andares. Roupa estendida nas janelas. Algumas pessoas apressam-se por aqui e por ali. Um bairro popular simples povoado de ciganos sedentarizados ou em vias de sedentarização, explicou-me a Payita. Um bairro cuja reputação é a de ser difícil. No meio dos prédios está, portanto, o Espaço Aberto.

A energia…

À nossa chegada, as jovens ciganas e uma avó esperavam-nos. As raparigas saltam ao pescoço da Payita e da Fiona. E à medida que nos aproximamos da porta de entrada, a avó que ficou para trás até agora, começa subitamente, a gritar e a chorar. Tudo isto, agarrando-se a um seio. Eu não falo português. Ao ver a senhora gemer assim, agarrando-se ao peito, imagino o pior e pensei que ela tinha sido esfaqueada e que a noite começava mal. Observo a Payita. Ela não parece emocionar-se com o estado da senhora (o que me sossega um pouco) e trata da situação com 10 minutos de diálogo. Mais tarde teria a explicação do drama: a senhora vinha queixar-se, à sua maneira, que a sua neta não tinha sido inscrita como bailaora no espectáculo.

Devo confessar, todo a gente estava um pouco excitada neste fim de tarde. Tanto os jovens como os mais velhos. É que ainda há muitas coisas para preparar para a apresentação de logo à noite: ensaiar as coreografias, acertar os últimos detalhes das roupas, vestir-se, maquilhar-se, pentear-se, beber um copo e jantar.

Uma vez no edifício, travo conhecimento com os outros membros das Araquerar. Por todo o lado, é um desfilar de raparigas que têm um ar apressado, umas mais que outras. Nas diferentes salas, chega-nos ora música, ora ruído de sapateado, que fazem estalar no chão o ritmo, ora um lindo tingir de lenços das dançarinas do ventre, ora conversas animadas ou de gargalhadas. Finalmente, aproximo-me da sala de ensaio. Descubro uma dezena de mulheres que escutam ora a professora de Flamenco ora a professora de Dança do Ventre. Todas têm a face concentrada e marcada pelo esforço físico que a dança impõe. A música retoma e observo, contente, o último ensaio.

Uma história de mulheres…

A Payita pediu-me para escrever as minhas impressões a propósito desta noite. Depois de a recordar, e arriscando-me a decepcioná-la, o que retive dessa noite, deste projecto, é uma história de mulheres. Uma bela história de onde, do princípio ao fim, os homens não têm lugar – relegados para segundo plano, na categoria de espectadores… Contudo, não estamos perante feministas militantes. As participantes neste projecto não rejeitaram conscientemente os homens em nome de uma eventual guerra de sexos. Mas acontece que é assim. De uma ponta à outra, são mulheres que se autonomizaram e que criaram este espectáculo, este acontecimento. Mulheres de Setúbal ou de sítios próximos. Duas trabalhadoras sociais que associaram a sua paixão ao seu trabalho, uma cigana que decidiu emancipar-se tornando-se professora de Flamenco, a professora de Dança do Ventre, as jovens ciganas, uma estudante universitária de Lisboa e outras de que não retive a actividade. Todas chegaram com a sua história. Todas decidiram juntas dar um espectáculo.

Eu sei que La Payita está-se talvez nas tintas para esta história de mulheres. O que ela queria é que eu falasse das jovens ciganas, de integração da sua comunidade graças a acções como esta. Já vou, já vou…

A acção social…

Deveriam ter visto o sorriso das jovens raparigas enquanto dançavam. Deveriam ter visto o orgulho das mães, dos irmãos e irmãs admirando as Gipsy Stars. Na multidão de espectadores, pude observar tudo isto. As mães com um pequenote ao colo e outro num carrinho de bebés. As irmãs, enfeitadas, os pais um pouco retirados, apreciando. Todos se tinham alindado para a ocasião e todos se aproximaram do palco quando o grupo convidou a multidão para ir dançar ao palco no final. Ciganos ou não, todo o mundo esteve no palco, unidos pela dança. Será necessário acrescentar mais alguma coisa?

Houve câmaras nesta noite para filmar o resultado deste trabalho? Não sei, mas espero que sim. Talvez assim elas pudessem mostrar que neste bairro cigano, como em qualquer outro, também acontecem coisas lindas.

Não somos apenas o produto de um solo, somos o produto da acção que nele se instaura”, díria um pensador da minha terra. Nessa noite invejei as Araquerar e as Gipsy Stars de serem o produto da Bela Vista de Setúbal.






Un Olé! avec Duende pour Myrna, pour la magie des mots, et pour Betty, pour la magie des images. Tâches difficiles celles des deux...


3 comentários:

La Payita disse...

Olé, Erwan!!

In english... uiui ;)

For those who don't know: the two stories were written without knowing each other story...


This was a very good exercise for me, in many ways.

First: Erwan's story was ready a long time ago and i had to control my curiosity... Not an easy task!!! eheheheh

Second: remember things that happended last summer and put myself in the perspective of someone who is not from my country... How did my Ami de Bretagne see the events, ourselves, my family, my work?

Finally...The discover that what really stayed imprinted in our memories, in our feelings... What endures... Is the same!

The grandmother, the stress in the rehearsal, of being late... The public reaction in the show at Praça do Mundo...

A story of women... It's not true i don't care for this side of the story!!! It's a great text about us, as women... I was touched! It's great being seen like this...

One event. Two stories. Two diferent persons. The same feeling: the world in the tablao, connected by music.

Olé! com Duende! :)

Anónimo disse...

Allo... Je suis une "d'autres encore dont je n'ai pas retenu l'activité"
Je m'appelle Isa e je suis journaliste. J'aime beaucoup votre vision sur "Las Araquerar" parce que jusqu'à présent les hommes qui ont écrit sur nous, ont des liaisons avec "Espaço Aberto". Votre regard s'est porté sur le groupe de femmes que pour plusieurs raisons ont créées cet ensemble et cet espace de complicité féminine. La différence c'est le mélange des âges et des cultures et cela fait la richesse de "Las Araquerar".

catizzz disse...

Parabéns! Que maravilhoso exercício o vosso!
Como trabalhadora da Praça do Mundo é a melhor recompensa possível. Saber que aquele espaço pode ser um facilitador de encontros. E como dizia Vinicius de Moraes, " a Vida é a arte do encontro"
Obrigada!